Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/148

Cette page n’a pas encore été corrigée

— Les jarretières de la mariée ! cria Eustache.

Agathon présenta le plat aux époux et d’une voix onctueuse (il avait appris à prêcher ! ) il déclama :

— Martine, ceci vous est offert par tous vos amis de l’office. Qu’il vous plaise de l’accepter !

Il découpa lui-même et chacun se recueillit pour goûter au mets qui sentait la truffe.

— On se croirait au ciel, affirma Tiennette.

Le cuisinier disparut pour préparer le dessert. Gillot fit apporter des bouteilles.

— Eh bien, mon garçon, dit-il à Jasmin, tu ne dis rien, tu ne bouges pas. Il faut boire, un jour de noces, pour se donner des forces ! Voyons, vide ton verre ! Asticote-le, Martine !

— J’ai beau faire, dit celle-ci. Jasmin !

Le marié donna un nouveau baiser à sa femme.

— On pourrait les compter, déclara Martine.

— Ils seront plus abondants ce soir, fit Gillot. N’est-ce pas, la mère Buguet ?

Dans son coin Tiennette avouait :

— Je serai bien contente d’aller en condition à Paris.

— À Paris ? répliqua la Monneau, les graillons de ton espèce n’y manquent point ! Et pour une qui s’en tire honnêtement, combien tiennent boutique su’l’devant ? Ce métier-là n’est pas fait pour t’embarrasser, mâtine !