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VIII


Le lendemain Buguet s’éveilla tôt, ouvrit un volet : des brumes d’or planaient sur la Seine, les oiseaux chantaient au marronnier d’Inde, dont un fruit creva et fit rouler deux petites balles brunes devant les théâtres de fleurs où verdissaient des lauriers-thyms. Une buée couvrait les grappes de raisins le long de la façade. Des pigeons roucoulaient sur le toit. Le sorbier planté à l’entrée du verger éclatait comme une flamme.

La mère Buguet sortit de la maison, ouvrit le poulailler. Les volatiles s’élancèrent, battant des ailes et secouant leurs bonnets sanglants.

L’apparition de la bonne ménagère mit du chagrin au cœur du jardinier.

— Oserai-je jamais lui avouer que je vais la laisser seule ?

Il descendit, embrassa la Buguet plus fort que les autres jours.

— Tu es bien tendre ! dit la vieille.

Au repas de midi Jasmin annonça son prochain mariage