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LE BLASON D’APRÈS LES SCEAUX

armoiries[1]. Richard de Vernon, 1195, a sur son écu un sautoir ; son fils Richard ajoute au sautoir paternel une pièce particulière nommée lambel. Étienne du Perche porte trois chevrons brisés d’un lambel, tandis que Geoffroi III, comte du Perche, son frère aîné, porte, 1197, les trois chevrons pleins, c’est-à-dire sans brisure.

J’ajouterai en terminant, qu’au XIIIe siècle, les fils aînés de la maison de France ne prenaient pas de brisure. Louis, fils aîné de Philippe-Auguste, 1214, Philippe, fils aîné de saint Louis, 1267, portent le semé de fleurs de lys plein.


En résumé, s’il faut en croire les sceaux :

Les premiers blasons ont fait leur apparition dans le dernier tiers du XIIe siècle, se produisant sur l’écu, tantôt brusquement, tantôt après s’être déjà montrés en germe dans le champ du sceau.

La fleur de lys s’héraldise sous Philippe-Auguste. Quant au fleuron ornant la couronne et le sceptre de nos rois, on le rencontre aussi loin que l’on peut remonter à l’aide des sceaux et des manuscrits à miniatures, c’est-à-dire jusqu’à Charlemagne. La Vierge, à partir du XIe siècle ne portant plus cet attribut, ne saurait l’avoir transmis à nos souverains.

  1. M. A. de Barthélémy en avait fait aussi la remarque, opus laud., page 14.