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chandises pour un prix moitié moindre que le fret en provenance de New-York ; et l’on se plaignait amèrement, dans le monde américain des affaires, de ce que des contrats signés pour le transport de marchandises vers l’Amérique du Sud fussent annulés trop souvent. D’autre part, chaque pays de l’Amérique latine s’efforce d’opérer lui-même ses transports. En Argentine, on vient de constituer une société de navigation à vapeur sous pavillon national ; des navires argentins assurent déjà des transports réguliers entre le Brésil et Buenos-Aires et vice-versa, portant vers le Nord des céréales, vers le Sud du sucre, du cacao, du tabac, du charbon. De même, le Brésil veut s’équiper pour transporter ses marchandises en Europe ; la compagnie du Lloyd Brazileiro possède déjà une flotte de 400 000 tonnes ; une ligne régulière dessert, avec escales à Lisbonne et à Porto, les ports de France et d’Angleterre où elle transporte viande congelée, sucre et caoutchouc ; une autre ligne unit Rio de Janeiro aux ports de la Méditerranée, une autre à New-York. Ces flottes nationales portent atteinte au trafic européen ; elles limitent aussi