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syndicat britannique offrait 135 millions, de dollars pour acheter la flotte de 80 navires, propriété de l’International Mercantile Marine Company ; les États-Unis deviennent un marché de navires. Quand ils auront monté leur propre flotte, ils seront les fournisseurs du monde ; à la fin de mars 1919, sur un tonnage brut en construction atteignant 7 796 000 tonnes pour le monde entier, on en trouvait à 4 185 500 aux États-Unis et 2 254 850 dans le Royaume-Uni.

En moins de deux années, les États-Unis auront réalisé le prodige de créer une flotte marchande qui possède le second rang dans le monde, toujours dépassée par la flotte britannique, mais dépassant elle-même de beaucoup celle des autres nations ; ils peuvent à bon droit penser qu’elle conquerra le premier rang. Leur tonnage de haute mer (navires de 1 000 tonnes de jauge brute et au-dessus) a passé de 1 080 000 tonnes en juin 1914 à 2 200 000 en juin 1916, 2 880 000 en septembre 1917, 6 400 000 en septembre 1918, 7 300 000 en juin 1919. Tandis qu’en 1914 leur flotte était le dixième de la flotte britannique, elle en est maintenant presque la moitié[1].

  1. Cf. Revue de la Marine marchande, juillet 1919, p. 391-392.