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leurs ports nationaux ou dans les ports neutres ; dix millions de tonnes de navires alliés, réquisitionnées pour la guerre, furent enlevées au trafic commercial : c’était une diminution de presque un quart dans le tonnage de la flotte marchande du monde ; même avant le développement de la guerre sous-marine, au mois de juillet 1915, le cours du fret avait quintuplé pour le coton, plus que quadruplé pour les grains, presque triplé pour la farine par rapport aux prix d’août 1913. Puis vinrent les torpillages qui ouvrirent de larges brèches dans les flottes marchandes ; les pertes s’élevèrent au total de 12 750 000 tonnes, dont 8 000 000 pour la Grande-Bretagne, 2 500 000 pour les Alliés, 2 500 000 pour les neutres ; la seule année 1917 figure pour 7 500 000 tonnes dans ce bilan de destruction. La Grande-Bretagne et la France avaient été particulièrement éprouvées, perdant l’une plus de 20 pour 100 de son tonnage, l’autre près de 30 pour 100. Malgré l’intensité des constructions navales pendant la guerre, les constructions nouvelles n’avaient jamais pu parer au déficit. Pour la propriété ou l’usage d’un bateau, la surenchère ne connut plus de loi ; ce fut l’âge