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d’une des plus puissantes sociétés financières de New-York, la Guaranty Trust. La National City Bank s’oriente vers la Russie dans la pensée d’offrir la commandite des capitaux américains lorsque le pays sera sorti des convulsions révolutionnaires[1] ».

L’exemple le plus significatif de la suprématie financière de l’Amérique se trouve dans les relations financières de l’Europe avec les États-Unis. Par suite de ses énormes achats aux États-Unis, l’Europe éprouve des difficultés de plus en plus grandes pour payer. Ni la France, ni l’Italie, ni l’Allemagne, ni même la Grande-Bretagne ne peuvent plus payer en or, ni en marchandises ; elles ne peuvent acheter qu’en obtenant du crédit. Le montant des prix d’achat se trouve augmenté de tout ce que le vendeur se croit en droit d’exiger en échange des risques

  1. Au mois de septembre 1919, la National City Bank possédait 26 succursales à Cuba. Elle en avait fondé d’autres à Port of Spain (Trinidad), importante place de commerce vers le Venezuela ; à Caracas et à Maracaïbo (Venezuela) ; à Porto-Alegre (Brésil), à Sanchez (Saint-Domingue), à Lyon (France), à Rangoun (Birmanie), à Kharbin (Mandchourie) ; elle en préparait une à Anvers et une à Bruxelles. Au total, le nombre de ses succursales étrangères à la fin de 1919 s’élevait à 70.