Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/61

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

L’Angleterre a été le premier pays à déclarer le moratorium qui reculait l’échéance des paiements ; au point de vue international, le crédit britannique a faibli momentanément ; le monde a eu l’impression que la place de Londres n’était plus l’asile inviolé de la finance, inaccessible aux vicissitudes d’une guerre. Aussi voit-on se développer les règlements directs entre les États-Unis et les pays étrangers. Avant la guerre, les opérations de change effectuées par les États-Unis se limitaient, en fait, au Royaume-Uni, à la France et à l’Allemagne ; depuis la guerre, elles s’étendent au monde entier. « De février à décembre 1918, les compensations effectuées pour compte des nations européennes alliées des États-Unis a donné lieu à un mouvement d’affaires de 26 milliards de dollars, débit et crédit cumulés. Le mouvement des comptes des pays européens autres que les Alliés se chiffre à près de 2 500 millions de dollars, ceux des pays d’Asie à 2 800, ceux de l’Amérique Centrale, du Mexique et des Indes Occidentales à 2 300[1] ». New-York menace

  1. J. Decamps, Le change des États-Unis, 1914-1918. France-États-Unis, avril 1919, p. 158.