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conséquence un énorme afflux d’or aux États-Unis. Tout l’or des pays acheteurs s’est déversé dans les caisses américaines. Le stock d’or des États-Unis s’élevait :

en août 1914, à 1 milliardsmilliard 887 millions de dollars ;
en août 1915, à 2 milliards 006 millions de dollars ;
en août 1916, à 2 milliards 550 millions de dollars ;
en janv. 1918, à 3 milliards 100 millions de dollars.

Au début de l’année 1919 il était encore d’environ 3 milliards de dollars, soit, à peu près, le tiers du stock mondial. Les États-Unis détiennent donc la plus grande réserve d’or du monde et c’est aussi la plus grande qu’on ait connue. New-York détient le marché monétaire du monde. Pendant la guerre, cette force s’est révélée à maintes reprises ; par exemple, il s’est trouvé un moment où, la Grande-Bretagne maintenant mal son change à Tokio et le soutenant bien à New-York, les Japonais ont touché des effets anglais à New-York. Les Espagnols ont procédé de même. La fin de la guerre n’a pas arrêté la migration de l’or européen vers les États-Unis : à l’or des Alliés vient s’unir, depuis la paix, un courant d’or allemand.

Les achats que l’Europe a faits aux États-