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trières qui ont décimé la communauté européenne : il faut aussi faire la part des souffrances et des maladies qui ont provoqué des morts prématurées et arrêté le mouvement des naissances. À ne considérer en France que les 77 départements non envahis, et, dans ces départements que la population civile, on constate pendant la guerre un énorme déficit des naissances. Le tableau suivant le montre :

Naissances
Décès
Excédent
des décès

1913..... 604 811 587 445 017 366
1914..... 594 222 647 549 + 053 327
1915..... 387 806 655 146 + 267 340
1916..... 315 087 607 742 + 292 655
1917..... 343 310 613 148 + 269 838
1918..... 399 000 788 600 + 389 600

À Paris, les registres de l’état civil nous indiquent, d’août 1913 à août 1914, 45 000 décès et 49 000 naissances ; d’août 1915 à août 1916, 43 000 décès et 26 000 naissances. Les mêmes phénomènes se retrouvent dans le reste de l’Europe. En Allemagne, on constatait en 1913 un excédent de naissances de 834 000, en 1916 un excédent de décès de 227 700, en 1918 un