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blement plus lourdes pour les pays qui ont servi de champs de bataille. Pour les pays éloignés du théâtre des opérations, elles n’existent pas. Par contre, pour la France du Nord, la Belgique, la Serbie, la Roumanie, elles équivalent parfois à une réfection complète des moyens d’existence. Pour les industries belges, on évalue les dommages de guerre à plus de huit milliards et demi de francs. Dans la France du Nord, c’est un cataclysme qui a tout renversé ; on ne déplore pas seulement la dévastation des forêts, des usines, des mines, des maisons, volontairement accomplie par l’ennemi ; il faut encore revoir par la pensée cette zone de mort, longue de 500 kilomètres, large de 10 à 25, qui suit le front de la bataille et que le manque de culture joint à la destruction de la bonne terre a transformée en un désert, en une steppe sauvage, en un champ d’éruptions. On a évalué l’ensemble des dommages matériels subis par les régions françaises à près de 120 milliards de francs, dont 34 600 millions pour les habitations et les monuments publics, 19 220 pour l’agriculture, 4 260 pour les houillères, 11 140 pour les mines et les usines métallurgiques, 22 000