Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/306

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

taines régions, soit pour les fermes de grande culture, soit pour les domaines en métayage ; mais elles manquent presque totalement dans les pays de propriétaires-cultivateurs et de petits fermiers de l’Est de la France, par exemple en Lorraine et en Franche-Comté. Dans ces pays le système de l’assolement triennal impose la répartition de toutes les terres arables de chaque commune en trois groupes, appelés « soles » ou « saisons », consacrés l’un au blé, l’autre à l’avoine, le troisième aux jachères ; chaque exploitation a donc forcément des terres dans chaque « saison » ; et, à l’intérieur de chaque « saison », elle a des parcelles disséminées. Cette dispersion des terres est un grave obstacle à la culture. Les champs étant presque tous enclavés, on ne peut y parvenir qu’en traversant les champs des autres ; chaque cultivateur est obligé de suivre aveuglément l’assolement adopté par les autres ; le morcellement impose de longs déplacements, des charrois onéreux ; il rend difficile l’usage des machines. Il faudrait un remembrement de la propriété rurale afin de constituer en blocs compacts ces bribes de terre dispersées. Que cette