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cher à nourrir et vont beaucoup plus vite. Un seul cultivateur fait dans sa journée six fois plus de labeur que chez vous. Voyez-vous, le travail humain est précieux : il ne faut jamais faire faire par un homme ce qui peut être fait par une bête, ni par une bête ce qui peut être fait par une machine. » Ces idées ont fait leur chemin chez les fermiers britanniques ; tracteurs et machines se répandent, et la production des grains s’accroît dans l’île que l’herbe menaçait de couvrir tout entière. Chez nous, le progrès marche plus lentement, mais heureusement la motoculture semble avoir gagné sa cause.

Pour que la machine puisse travailler et qu’il vaille la peine de la déplacer, il faut de grands espaces, des champs étendus. Foin de ces champs en lanières, de ces lopins dispersés aux quatre coins de la commune ! Il faut les réunir, les regrouper partout où ce sera nécessaire : c’est le remembrement de la propriété rurale. Il s’agit de constituer des exploitations agricoles d’un seul tenant, dont les champs ne soient pas séparés les uns des autres par les champs d’une autre exploitation. À la vérité, cette contiguïté et cette cohésion des terres existent dans cer-