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demande des droits égaux pour tous les sujets britanniques ; on réclame pour l’Inde l’autonomie financière ; on veut qu’elle soit traitée comme une grande puissance civilisée et non comme un champ d’exploitation par les Européens.

Enchaînée sur tant de points du monde par une lutte tragique, la Grande-Bretagne ne se méprit pas sur la gravité du moment ; elle se décida pour un régime qui doit graduellement faire de l’Inde l’égale des dominions britanniques. Le secrétaire d’État pour l’Inde partait pour étudier sur place le problème hindou de concert avec le vice-roi ; au début de juillet 1918, il publiait un rapport qui conseillait l’adoption d’un programme hardi d’autonomie pour l’Inde ; en décembre 1919, la Chambre des Communes votait en troisième lecture la réforme du gouvernement de l’Inde, c’est-à-dire le changement le plus important qui ait été accompli depuis la suppression de la Compagnie des Indes. La réforme ne touche pas au gouvernement central qui demeure toujours dans les mains du vice-roi et du Parlement impérial. Mais elle résout, dans le sens d’une véritable