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sous la dépendance des autres pays. Tandis que les rendements de son agriculture s’abaissaient l’obligeant à de coûteuses importations, la production s’accroissait ailleurs, en vue de suffire aux demandes énormes des belligérants.

Nous pouvons prendre la France comme un exemple de ces pays agricoles dont la terre dut chômer faute de travailleurs. Si nous comparons en 1903-1912 et en 1918 les récoltes et les surfaces cultivées, nous constatons que le blé est tombé de 6 500 000 à 4 300 000 hectares et de 89 600 000 à 63 600 000 quintaux ; l’avoine, de 3 800 000 à 2 600 000 hectares et de 48 400 000 à 27 400 000 quintaux ; les pommes de terre, de 1 500 000 à 1 100 000 hectares et de 132 000 000 à 62 100 000 quintaux. Pour le blé, la production française a donc baissé de près de 30 pour 100 ; pour les pommes de terre, de plus de 100 pour 100.

En contraste avec ces productions réduites, nous voyons aux États-Unis, de 1900 à 1918, la récolte de blé bondir de 190 à 334 millions d’hectolitres ; celle du maïs, de 766 à 940 ; celle de l’avoine de 294 à 560 ; celle de la pomme de