Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/259

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

entre les deux pays se dessine, comportant dans un sens des céréales et des viandes argentines, dans l’autre sens du charbon ; on pense même que les vins du Cap pourront remplacer sur le marché argentin les crûs français. Une certaine fierté nationale accompagne cet accroissement de relations ; on remarque avec amertume que les îles Falkland n’appartiennent pas à l’Argentine. Au Chili, l’attention se porte vers les grands territoires du Sud et particulièrement sur la province de Llanquihué où l’irrigation pourrait multiplier la production agricole et créer des richesses à exporter ; on s’organise pour centraliser la vente des nitrates extraits par des compagnies chiliennes afin de lutter à armes égales contre les compagnies européennes. Au Pérou, les plantations de canne à sucre et de coton possèdent déjà un marché extérieur. Au Brésil, le riz et le coton, le tabac et le maïs gagnent du terrain ; les usines de cotonnades prospèrent. Partout la guerre a surexcité la production sud-américaine. La paix sera une crise pour certains ; tout ce qui a germé en un moment d’éveil ne mûrira pas ; mais il y aura des survivants.