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ébranlé trop profondément les assises économiques ; moins atteinte que ses alliés et que ses ennemis du continent, elle continue à tirer de ses placements extérieurs des revenus énormes ; avec ses dominions d’outremer, elle constitue toujours une forte communauté ; pour se restaurer après la guerre, elle montre l’énergie tenace qui a fait sa grandeur ; dès le lendemain de l’armistice, on revoyait ses bateaux et ses voyageurs sur ses anciens marchés ; nulle part elle ne lâche prise ; et même elle prend pied sur de nouvelles positions. Mais elle ne peut pas éviter la poussée américaine, et cette poussée la heurte parfois en des points sensibles de son organisme économique. Ne voyait-on pas dès 1916 des financiers américains offrir des capitaux pour remettre en exploitation une houillère d’Irlande ? En 1919, une maison américaine proposait de livrer aux éditeurs anglais les livres imprimés pour un prix inférieur de 25 pour 100 aux prix normaux d’Angleterre. Mais il y a de plus graves sujets d’inquiétude pour l’économie britannique. Les conditions du travail dans les mines britanniques ont tellement souffert de la guerre que l’extraction de la