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quarante millions de Chinois du Chantoung et qui consacrerait la spoliation d’une associée et protégée. Officiellement, les deux points de vue se sont accordés dans les termes d’une note de novembre 1917 qui laisse intactes les deux positions. « Le gouvernement des États-Unis reconnaît que le Japon a des intérêts particuliers en Chine, principalement dans les régions auxquelles confinent ses possessions. La souveraineté territoriale de la Chine reste néanmoins intacte, et le gouvernement des États-Unis a toute confiance dans les assurances répétées du gouvernement impérial japonais que, tandis que sa situation géographique confère au Japon des intérêts spéciaux, il n’a nullement l’intention de faire obstacle au commerce des autres nations et de ne point tenir compte des droits concédés par la Chine dans ses traites avec les autres puissances ». Ce sont là des mots qui permettent d’attendre que les événements s’expriment eux-mêmes. En fait, le commerce américain, qui fut longtemps inexpérimenté dans le maniement du marché d’Extrême-Orient, prend de l’assurance, gagne du terrain et implante ses affaires à côté des établissements européens et