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nes à écrire, de caoutchouc, de fils de fer, d’automobiles, s’est établie à Hong-Kong (Shewan, Tomes and Co), avec des succursales à New-York, Londres, Shanghaï, Tientsin, Canton, Yunnanfou et Kobé. La puissante Standard Oil Co a des ramifications dans les principales villes du Japon, de la Chine, de l’Indo-Chine, du Siam, des Philippines, des Straits Settlements, des Indes néerlandaises, de l’Inde. Aucun pays d’Asie ne laisse indifférente l’entreprise américaine : elle y arrive avec la volonté de ne tolérer la mainmise de personne et l’idée de s’y tailler un domaine proportionné à sa force.

En Chine, les États-Unis s’appliquent, avant tout, à maintenir libre le terrain commercial. Le Japon ne considère pas l’indivisibilité de la Chine comme un dogme ; il semble accueillir l’idée d’un démembrement et le principe de diviser pour régner. Pour les États-Unis, au contraire le maintien de l’intégrité de la Chine garantit la porte ouverte à tous ceux qui veulent, sur un pied d’égalité, commercer avec le grand pays ; aux yeux de beaucoup d’Américains, leur nation ne doit pas se faire la complice d’une politique qui abandonnerait au Japon les