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ragé par les compagnies de navigation, s’établit entre le Japon et l’Amérique du Sud ; on vit arriver avec plaisir les Japonais auxquels on donna vite la préférence sur les Chinois. Avec la guerre, la question de la main-d’œuvre devint aiguë ; beaucoup d’Européens retournèrent chez eux et, d’autre part, le flux d’émigrants européens s’arrêta ; il fallut combler les vides ; on fit appel aux Japonais avec plus de force.

On voit des Japonais dans presque tous les pays de l’Amérique latine[1]. Détournés des États-Unis par les troubles de Californie, ils arrivaient au Mexique dès 1906 et s’établissaient dans les régions tropicales du Chiapas et de l’isthme de Tehuantepec. La Basse-Californie en possède une petite colonie d’une cinquantaine d’individus employés à la culture du riz. Certains Yankees, qui voient déjà en imagination leur Californie peuplée, dans un siècle, de plusieurs dizaines de millions de Jaunes, croient que le Mexique se livre aux Japonais. En réalité, sur tout le Mexique, on ne compte

  1. Voir pour l’avant-guerre : Lorin, Asie française, 1914, p. 58-59 ; Labroue, L’impérialisme japonais. Paris, Delagrave, 1911.