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À de nombreux symptômes on reconnaît que le Brésil prend une vive conscience de sa vitalité et de sa force[1]. Des principes nouveaux pénètrent toute son économie. Dans ses grands traits elle demeure encore fidèle au type de production coloniale qui livre au commerce des denrées de luxe comme le café et le caoutchouc. Mais les commandes de l’Europe en denrées alimentaires ont fait la fortune de nouveaux produits. De 1915 à 1917, sur l’ensemble de l’exportation brésilienne, le sucre passe d’une valeur de 1,4 à une valeur de 6,1 pour 100, la viande de 0,6 à 5,3, les haricots de 0 à 3,6, le riz de 0 à 2. Par contre, les anciens produits baissent : le café de 60,7 à 38,7 pour 100 ; le caoutchouc de 13,4 à 12,7. En 1913, le Brésil importait des pommes de terre, des haricots, du maïs ; en 1917, il en livre à l’étranger. Les sucreries de San-Paulo et de Pernambuco exportent vers la Plata et vers l’Europe. Dans les États du Sud du Brésil propices à l’économie des pays tempérés, la vie pastorale se développe ; de grands troupeaux peuplent les ter-

  1. G. Lafond, L’évolution économique et financière du Brésil. Journal des Économistes, 1918, III, p. 339-361.