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conserves de crabes pêchés à Sakhaline viennent aux États-Unis, en Angleterre et en France remplacer les conserves de homards ; aux sardines françaises certains acheteurs préfèrent déjà les conserves de poissons à l’huile faites au Japon. Les sucres japonais de Formose, de Kagosima et d’Ogasawara supplantent sur le marché chinois les sucres de Hong-Kong ; un syndicat japonais possède plusieurs sucreries à Java. Hong-Kong, qui depuis longtemps importait des farines américaines, reçoit maintenant des farines japonaises faites avec des blés de Mandchourie et transportées par des caboteurs japonais. Un peu partout et principalement en Extrême-Orient, le Japon recueille ainsi les commandes que ses concurrents ont dû, par le fait de la guerre, laisser en souffrance.

Mais c’est dans l’industrie cotonnière[1] que le Japon a fait ses plus précieuses conquêtes ; ses progrès y menacent nettement la vieille suprématie de la Grande-Bretagne. Avec le développement de la marine marchande japonaise, on

  1. Bulletin économique de l’Indo-Chine, 1917, p. 267 et 368 ; 1918, p. 105-106 et 1128-1129 ; — Asie française, 1918, p. 80 ; J. R. Smith, ouvr. cité (Influence…), p. 90-91.