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capacité de production en fer et en combustible. Mais ce trait de leur économie industrielle n’est pas nouveau ; la guerre l’a grossi et accentué ; elle ne l’a pas fait naître.

Ce qui donne son véritable caractère à l’évolution de l’industrie américaine et la rend particulièrement dangereuse pour l’Europe, c’est le développement de la fabrication des articles qui exigent de la main-d’œuvre et représentent plus de valeur que de poids. De 1913 à 1918, l’exportation des États-Unis s’est accrue 70 fois pour les lingots d’acier, 5 fois pour les tôles d’acier et les fils de fer, 8 fois pour les barres et les tiges, 14 fois pour les tôles étamées. De 1914 à 1917, elle est passée (en millions de dollars) de 146 à 322 pour les objets en cuivre, de 115 à 261 pour les machines, de 32 à 118 pour les automobiles, de 20 à 43 pour les articles en cuir, de 51 à 136 pour les articles de coton[1]. On trouve des progressions aussi rapides pour les produits chimiques, pour les articles de caout-

  1. Voir France-États-Unis, mai 1919, 199-200 ; — J. R. Smith, The American Trade Balance, Annals of the American Acad. of Political and Social Science, mai 1919 ; — The Americas, juillet 1918, p. 19-20.