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nes en 1914 à 685 millions en 1918 ; l’extraction britannique a baissé de 297 en 1914 à 255 en 1918. Ces chiffres ne traduisent pas seulement la richesse des gisements américains, mais ils révèlent encore une situation économique dont les Anglais s’inquiètent vivement ; l’extraction américaine s’accomplit à moindres frais que l’extraction britannique ; alors qu’en Grande-Bretagne un dixième à peine du charbon s’extrait par machines, la proportion est la moitié pour le charbon américain. On évaluait, en juillet 1919, à une moyenne de 35 shillings par tonne le prix du charbon britannique d’exportation alors que le charbon des États-Unis se vendait 20 shillings dans les ports de l’Atlantique. La production annuelle de charbon par ouvrier employé a baissé en Grande-Bretagne de 312 tonnes en 1886-1890 à 226 tonnes en 1918 ; aux États-Unis, elle a monté, pendant la même période, de 400 tonnes à 770 tonnes. En fait, le charbon britannique est menacé de perdre ses marchés mondiaux, et déjà des cargaisons de charbon américain arrivent dans les ports européens. Ainsi l’essor industriel des États-Unis se révèle d’abord par leur colossale