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IMPORTATION D’ÉTAIN
(en millions de pounds)
Total
d’Angleterre
d’Extrême-orient
1913.... 104,2 54,6 042,9
1918.... 142,5 18,0 120,0

Les États-Unis reçoivent donc directement des marchandises qui leur parvenaient naguère par l’intermédiaire des marchés européens. Mais, fait plus grave, ils en reçoivent des quantités qui dépassent leurs propres besoins et qu’ils réexportent, inaugurant ainsi la fonction d’entrepôt et de marché distributeur. D’énormes cargaisons de sucre sont venues aux États-Unis qui les ont raffinées, puis revendues à l’Europe.

Il en fut de même pour les cafés, les cacaos et les cuivres de l’Amérique du Sud, pour les blés et les farines du Canada, pour les nitrates du Chili, pour le chanvre des Philippines, pour le jute de l’Inde, pour le caoutchouc de l’Amérique du Sud, pour les haricots du Brésil, du Japon et de la Chine ; de 1914 à 1917, les exportations de marchandises étrangères ont doublé dans le commerce des États-Unis. L’Union se prépare à jouer ce rôle de courtier, d’intermédiaire et