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avec les marchandises qu’il exporte et avec les navires de sa flotte commerciale ; c’est une forme nouvelle de la propriété nationale. Cette importance du commerce maritime, assuré par une flotte indigène, est une idée chère aux Américains. Personne ne l’a mieux exprimée que le Président Wilson, dans les discours où il s’efforce de montrer que les États-Unis ont besoin d’une marine pour transporter eux-mêmes leurs marchandises sans dépendre des autres peuples. Rien n’est plus significatif pour l’avenir maritime des États-Unis, avenir qu’ils ne séparent jamais eux-mêmes, en leur pensée, de l’avenir de leurs relations avec l’Amérique latine. « Vous savez que, par une imprévoyance qu’on ne devrait pas pouvoir attendre de l’Amérique, nous avons négligé pendant plusieurs générations de créer les moyens de gérer nous-mêmes notre propre commerce sur les mers et, par suite, nous sommes à cet égard tributaires des autres nations dans une très large mesure ; nous dépendons d’elles présentement pour le transport de nos marchandises, justement à cette heure où elles sont entraînées dans la guerre[1]. »

  1. Discours de Pittsburgh le 29 janvier 1916 (Président