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le livre de désir

que fatigue, détresse, solitude composent un besoin de sentiments allègres que le baiser enchanterait. Des arbres et quelques fabriques n’y laissent libre qu’un parterre. Le regard s’arrête aux bosquets sans rien pouvoir conquérir ; et leur tranquillité fait de la vie moins l’entreprise de l’amour qu’un arrangement.

Dans des pavillons, épars, nul ne soupçonne de naissantes images du plaisir, les ébauches des sculpteurs… À discerner leurs loges sous les charmilles, on évoque ces oratoires des séminaires où de jeunes diacres viennent chanter les cantiques. Les élèves de la Villa redisent comme une légende les soirées musicales auxquelles Ingres, leur ancien directeur, s’était plu, quand Fanny Mendelsohn jouait les Lieder de son frère… Tout n’est ici que variations sur une plus profonde volupté. Ainsi, nos