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le livre de désir

deuses de fleurs, tout le commun de la vie. - - Jean, par respect pour ce qu’il croyait déjà la faiblesse de mon âge, s’arrêtait, se retournait vers la Via Condotti qui s’en va au Tibre, étroite et garnie de chapelets comme un bazar d’Orient.

Il souriait au souvenir d’enfantillages qui l’avaient amusé sur les bancs d’église, à cet égrènement si simple des jours. Mais l’odeur forte des mimosas, des roses lui remettait l’inquiétude au visage, lui rendait ce souci de la volupté qui convainc de fermer les yeux.

« Je sais bien, murmurait-il, comme tous ces parfums ne valent pas plus qu’une musique de commande. Ils me font souvenir des orchestres de brasseries qui, les soirs, me dégoûtaient le cœur… » Ainsi, dans l’obsession, il continuait de discerner le vulgaire.