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le livre de désir

tané, les déesses de la fièvre, se levant des eaux, m’exaltaient :

« Il faut, murmuraient-elles à ma jeunesse, que des garçons de vingt ans, alors que la vie s’offre à eux, y mêlent le bonheur, la fatigue et l’oubli. Nous saurons bien empêcher qu’ils se jugent.

« Ils se promènent sur les quais, et attendent de nos brumes qu’elles leur ravinent le cœur… S’il s’effraie, nous l’effarerons d’une solitude plus grande ; si l’orgueil le visite nous l’obligerons à se renoncer… Enfin ils connaîtront une maîtresse toute puissante et, dans sa retraite, nul plaisir qu’elle ne l’ait préparé… »

Éternels débats d’Éros qui, jusque dans l’abandon, n’admet pas qu’on le voie… Le matin, secrètement, il parcourt l’espace, et se reprend à dominer la terre.