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le livre de désir

elle demandait qu’on s’arrête à quelque « Osterie ».


De la terrasse plantée de pins, on ne voyait même pas les Monts de la Sabine roses comme des œillets. Le soleil n’atteignait déjà plus que les nœuds des branches, ce point où se séparent les plus fortes ramures. Et Jean s’inquiétait à pénétrer dans une obscurité qui lui disait trop de misère : s’arrêter dans l’ombre en face des plus belles teintes bondissant sur la vie !…

Mais il lui déplaisait que Dorietta moque l’enseigne, « Au Paradis de l’Espérance ». Ils mangeaient de beaux raisins, tels que Poussin les imaginait en Terre Promise ; des grappes retombantes où elle choisissait les graines… Quelques enfants chantaient près d’eux de ces vers d’amour qu’on appelle « Frottole », c’est-à-dire petits fruits,