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le livre de désir

Car de la sentir souffrante eût vaincu ce qu’il se ménageait d’apparente liberté. — À une vendeuse en plein air il acheta deux roses blanches, un bouquet de narcisses. Peut-être que demeurée seule, elle y plongerait son visage…

Lui, volontairement, il n’imaginait sur ces parfums que les serres en bordure du parc où il avait joué enfant, les fleurs que sa mère choisissait, qu’il cueillait dans les bois en aspirant la prime-saison…


Au vrai, sans qu’il le sût bien, Jean ne désirait qu’une sorte de chasteté, de pureté. Elle le garderait de trop admirer, de se soumettre… Il lui fallait de l’indifférence, une tendre simplicité d’âme, presque le dégoût.

… C’est pourquoi il passa la soirée dans un café, parmi le va-et-vient des clients et des garçons. »