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le livre de désir

s’oppose, soutenu par les orgues et la fatalité. Il dit le droit au changement, l’éternel mouvement. Il remet de l’hésitation jusque dans l’âme la plus fière, et réduit les caresses, la flatterie de la parole. Pour moi, je ne suis jamais entré dans une église romaine, sans me pénétrer d’une atmosphère mystique. J’y respire les joies, les pleurs des femmes, des épouses ; les délices des jeunes hommes et leurs repentirs. Ce n’est pas, comme dans vos chapelles gothiques, le Dies Iræ, le sentiment de la faute ; mais, au milieu du luxe, tant de conscience de soi qu’on reconnaît partout l’analogue, de la condescendance jusqu’à vouloir partager l’universelle noblesse…

Ainsi Jean traîne son amie sur des décors. Il l’entoure de compagnes, de rivales. Il lui cherche des gestes qui la soumettent. Car il l’aime, mais ne veut pas qu’elle règne.