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le livre de désir

soumettre, ces abbés Lacordaire, ces amoureux de vingt ans et ces jeunes hérétiques à la recherche d’une vérité plus aiguë. À force d’ouïr les beaux chants des églises, de se faire humbles pour accueillir la saison sur leurs délicats visages, ils ne désirent plus se composer l’âme que de prestiges. Ils les savent emprunter au mystère, et ne craignent plus les apports d’un pays si doux. Ils ne disent pas que rien ne dure, car leur esprit d’ordre répugne à combiner des débris. Mais ils discourent sans insistance, et consentent à l’usure. L’unité de l’église les assemble et maintient leur vie dans un demi-ton qui leur plaît… Rome amoureuse, religieuse disperse leurs regards, leurs oublis, tout ce qu’ils laissent derrière soi, leurs curiosités et leurs vœux. Elle n’admet que le culte, un peu d’action régulière, pour que des gestes figurent enfin la vérité