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et qu’il n’existe plus du tout, mais du tout d’humanité qui les aime.

Et les coquins d’enfants ?

Un tas de choses affectueuses.
Edmond de Goncourt.

M. Alphonse Daudet à M. E. de Goncourt :

Néris, août 1882.
Bien cher,

En revenant de mon vingt et unième bain, égayé de quelques douches, je trouve à l’hôtel votre bonne petite lettre qui nous ravit. Mais, au fait, avez-vous reçu celle de Julia, envoyée de Néris, il y a une quinzaine ?

Pays bête, mais hôtel calme, à vaste jardin fruitier. Presque pas de douleurs. J’ai travailloté, causé avec des rhumatisants et des névropathes, cerveaux affaiblis se mettant à dix pour chercher le mot qui manque, conversations sans dates ni noms propres, ni noms de pays. Hier, à dîner, une voisine de table a cherché pendant un quart d’heure le mot industriel. J’espère n’être pas pris de cet horrible mal, car je fais un livre bien difficile.[1]

Nous partons lundi matin pour Champrosay, renonçant à notre beau voyage du midi. Il faut travailler et, là-bas, chez les Parrocel où on vous espérait avec nous — on est trop bien. Vous serez tout à fait gentil, en septembre, dans un jour pas trop chaud, de venir nous lire une page neuve de Mlle Tony Fréneuse[2] et de ne pas attendre les temps froids pour embrasser vos amis.

Le ménage à vous bien tendrement.
Alphonse Daudet.

M. Edmond de Goncourt à Mme Alphonse Daudet :

4 septembre 1882.
Chère madame,

Que c’est aimable de se rappeler aux gens par de si bonnes choses ! Et moi qui justement les adore, les poires ! Et des

  1. L’Évangéliste.
  2. Premier titre de Chérie.