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graphes rapportés, de notes manuscrites, d’indications de références, renferment ainsi un peu de la collaboration des historiens[1]. Leur bibliothèque est deve-

  1. Je tire des rayons, un peu au hasard, des volumes sur lesquels M. Edmond de Goncourt a écrit les notes initiales suivantes, sous le curieux ex libris (les deux doigts de la main E. J.) dessiné par Gavarni et gravé par Jules :

    Conférences et détails d’administration de l’Académie royale de peinture et de sculpture, rédigé (sic) et mis en ordre par M. Hulst, année MDCCXLVIII, 1 vol. in-4o, mnsc. rel. pl. veau fauve.

    Trouvaille inespérable et inespérée faite chez le bouquiniste de l’arcade Colbert. C’est le volume des conférences de l’Académie de Peinture pour l’année 1748 contenant la précieuse vie de Watteau par le comte de Caylus, qui avait échappé aux recherches des éditeurs des Mémoires de l’Académie. Indépendamment des vies de Lesueur, le Lorrain, Trémolière, etc., ce volume contient plusieurs morceaux inédits dont un journal abrégé des séances de l’Académie est des plus curieux pour la connaissance de l’histoire intérieure du vieux corps académique… Et d’où venait ce manuscrit ? — De la bibliothèque d’un portier achetée par un ferrailleur nommé Chambe, ayant son antre de ferraille rue de l’École Polytechnique et qui fit de cette bibliothèque de portier près de 12,000 francs. — E. de G.

    Vie de François René Molé, comédien français, à Paris, chez Desenne… Martinet, imprimerie de Chaignieau aîné, an XI, 1803, in-12

    Note copiée sur un exemplaire de M. Ménétrier relative à la mort de Molé (p. 215). « Ce fut avec la nommée Pouple, belle brune qui demeurait au Palais Royal, à l’entresol du no , au-dessus duquel était une maison de jeu. Elle tenait sa porte entr’ouverte et les joueurs heureux lui portaient volontiers leur offrande. Il paraît que Molé était habitué à cette fille. Dublin lui dut aussi sa fin. Je l’ai connue ; elle était fort attrayante et avait des manières fort supérieures au reste de ses camarades. »

    Restif de la Bretonne. Monsieur Nicolas, 14 vol. in-12, impr. à la maison, 1794.

    Le plus complet déboutonnage du moi intime en littérature. Curieuse dissection du jouisseur au xviiie siècle.

    Journal de la Société républicaine des arts séante au Louvre, rédigé par Détournelle, architecte, fascicules in-8o qui paraissaient en l’an II (1794).

    Journal très rare où les hommes de la République proclament officiellement que, dans les arts, le talent n’est rien, où Dufournel déclare (p. 32) que la perte du bras droit pour un peintre n’a pas d’importance. — E. de Goncourt.

    Têtes à prix, suivi de la liste de toutes les personnes avec lesquelles la Reine a eu des liaisons de débauches ; par ordre