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XXIII

Les eaux-fortes et les aquarelles de Jules.
Sa correspondance.

Les rares acheteurs de l’Art du dix-huitième siècle n’avaient pas été seulement frappés par la richesse et la nouveauté des détails sur les maîtres et les petits-maîtres jusque-là dédaignés, et par leur ressemblance littéraire. Les fascicules de couleur brique, tirés à deux cents exemplaires sur papier teinté, qui sortaient des presses d’un imprimeur lyonnais et que mettait en vente la librairie Dentu, au Palais-Royal, renfermaient des eaux-fortes d’un aspect très personnel, faites, en dehors de toute règle, avec la seule préoccupation de rendre, le plus près possible, les dessins originaux que commentait le texte. Ces eaux-fortes, sauf deux qui ne sont pas les moins curieuses et qui ont été gravées par Edmond, avaient pour auteur Jules de Goncourt.

Toutes se font remarquer par une interprétation bien personnelle qui s’est accrochée au caractère du modèle beaucoup plus qu’à la littéralité de ses

    peinture le succès, qu’il rêvait. Il écrivait à une amie, peu de temps avant sa mort :

    Merci, merci, et encore merci pour votre mot aimable ! Ils sont encore et seront toujours rares ceux qui, le jour de l’insuccès et de l’insulte, vous crient : « Bravo » et « Courage ! » — Et c’est à eux seuls que l’on doit de ne pas défaillir, en face des coups répétés de la cabale et de l’injustice. Et je suis heureux de vous compter parmi ceux-là.

    Enfin je ne me confesse encore ni vaincu, ni mort, et « En avant ! toujours en avant ! »

    Cordialement à vous.

    Gustave Doré.