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BALANCER UN HOMME

Point d’éloges incomplets,
S’écriera cette brunette,
À moins de douze couplets,
Au diable une chansonnette !
Quoi ! douze, ou rien ? dit un sot.
Oui, c’est l’humeur de Margot.
Nous t’en promettons treize :
Viens, Margot, viens qu’on te baise.

Béranger.

Baladeuse. Fille de mauvaise vie, — par allusion à la boutique roulante des marchandes des quatre saisons.

Elle t’a trahi sans te trahir. C’est une baladeuse, et voilà tout.Gérard de Nerval.

Balance de boucher. Fille publique, — parce qu’elle pèse toutes sortes de viandes, des quéquettes de jouvenceaux, des courtes de maçons, des pines d’Auvergnats et des vits de maquereaux.

Balancer le chinois (Se). Jouer avec son membre pour jouir, le faire dodeliner de la tête, comme un poussah, jusqu’à ce que, l’érection arrivant, il se tienne roide comme la justice et pleure silencieusement toutes les larmes de son œil unique.

Balancer sa largue. Se débarrasser de sa maîtresse, — dans l’argot des filles et des maquereaux.

Balancer une femme. La renvoyer comme Abraham Agar, soit parce qu’elle devient gênante, soit parce qu’elle est trop libertine.

Elle m’a traité de muffle. — Alors, il faut la balancer.Charles Monselet.

Balancer un homme. Le quitter, soit parce qu’il ne vous donne pas assez d’argent, soit parce qu’il vous ennuie.

Toujours d’avance exigeras
Qu’il fasse tinter son argent ;
Sinon tu le balanceras…
On ne vit pas de l’air du temps

(Parnasse satyrique.)