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BAISER

… Du chevalier s’est accusée, qui, comme l’autre, l’avait bien baguée.(Les Cent Nouvelles nouvelles.)

Baguette. Le membre viril, avec lequel on mène les femmes qui ne sont pas sages en frappant sur leur ventre comme sur un tambour.

Dans un coin ell’ tient les baguettes
Des deux tambours du régiment

Béranger.

Bahut. La nature de la femme, dans laquelle l’homme serre — pour un instant — sa pine, comme chose précieuse.

Dans son bahut je flottais bien au large.

(Chanson anonyme moderne.)

Bahuter la pine (Se). Masturber, ou bander fortement.

Car nos coursiers, par l’odeur excités,
Au grand galop se bahutaient la pine
Et tour à tour inondaient les pavés.

Anonyme.

Baiser. Verbe excessivement actif, que l’humanité passa son temps à conjuguer depuis le premier jour du monde, et qu’Adam et Ève savaient dans tous ses modes avant les conseils libertins du serpent. C’est le to leacher des Anglais, le far l’atto venereo des Italiens et le basiare des latins. — Quant à son étymologie, elle est d’une clarté éblouissante même pour un aveugle. Agnès la devinerait. Baiser, verbe, vient de Baiser, substantif, car la conjonction d’en haut précède toujours la conjonction d’en bas, et il est impossible à une femme dont les petites lèvres ont été touchées par une bouche, de ne pas laisser toucher ses grandes lèvres par une pine. De ceci vient cela, dirait Hugo.

                                    …Et l’homme marié
Baise tout simplement, quand il peut, sa moitié.

Protat.