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MONTER UNE FEMME

tête, ou plutôt l’imagination à propos d’une femme avec qui l’on désire coucher ou d’un homme que l’on se rêve pour amant. Se dit spécialement des filles qui ont des toquades pour tel ou tel homme, coiffeur ou poëte, peintre ou goujat, qui a un grand talent ou un gros paquet.

Conserve tes vers pour une autre Muse
Qui se montera mieux le bourrichon.

(Parnasse satyrique.)

Monter le coup (Se). Être crédule, s’imaginer que toutes les femmes sont vertueuses, ou que l’on peut les baiser sans les payer.

Si tu crois que je suis novice,
            Tu t’ mont’s le coup.

Lemercier de Neuville.

Monter le coup aux hommes. Leur promettre mille jouissances par des provocations de toilette, de regards, de paroles, d’attouchements — et se contenter de les faire jouir prosaïquement.

Et cette crinoline !… En voilà encore une invention qui nous aide à monter le coup aux hommes.Lemercier de Neuville.

Monter une femme. La baiser, — ce qui est une façon cavalière de s’exprimer. — La femme est une monture.

Pute ne tient conte
Qui sur son cul monte,
Toz li sont igual.

(Anciens Fabliaux.)

Le vin si fort le surmonta
Que sur ses deux filles monta.

(Recueil de poésies françaises.)

Disant qu’il ne voulait laisser si aisément une si belle monture, qu’il avait si curieusement élevée, que premièrement il n’eût monté dessus, et su ce qu’elle saurait faire à l’avenir.Brantôme.