Page:Delvau - Dictionnaire érotique moderne, 2e édition, 1874.djvu/318

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
282
MIJAURÉE

pages de Henri iii, qui étaient non-seulement ses favoris, mais encore ses mignons, ne laisse pas de doute sur l’emploi qu’ils avaient auprès de leur maître.

Ce qu’il est le plus naturel de faire à la femme est précisément ce dont elle se soucie le moins ; … tantôt elle veut qu’on la traite comma un mignon… tantôt, etc.A. de Nerciat.

      Petit fils, petit mignon,
Mâle ou femelle, je sais ton nom.

Béranger.

Et j’abandonne au vicaire de Dieu
Ses trois clés d’or, ses fulminantes bulles,
Son Vatican, son cardinal neveu,
Ses beaux mignons, ses nièces et ses mules.

Parny.

Mignonne. Nom que l’on donnait au xviie siècle à l’époque de leur apparition, à toutes les femmes entretenues.

Les riches seigneurs et les financiers ne se faisaient pas faute d’entretenir plusieurs mignonnes à la fois dans différents quartiers de la ville, ou même de les réunir ensemble comme dans un sérail.P. Dufour.

Il me faut donc chercher quelque jeune mignonne,
Que, pour fille de chambre, en gaussant je lui donne.

J. de Schélandre.

Mijaurée. Fille ou femme qui, devant l’homme, affiche des prétentions par des manières affectées et ridicules qui nous font… pisser. — Oh ! la ! la !

Ne va pas avec moi faire la mijaurée.

Regnard.

Fi des coquettes maniérées !
Fi des bégueules du grand ton !
Je préfère à ces mijaurées
Ma Jeannette, ma Jeanneton.

Béranger.