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DÉPENSER SES CÔTELETTES

Demoiselle des Tuileries. Vieille fille en quête d’un mari.

La demoiselle des Tuileries appartient aux Tuileries à titre de meuble, comme la statue de Méléagre ou comme celle de Spartacus. — Elle avoue vingt-cinq ans, et en a trente bien sonnés. Elle est arrivée à cette époque fatale de la vie, où l’on dit : Voilà une femme qui a dû être fort bien. De trente à trente-cinq ans elle dissimule la tristesse qui la gagne, elle s’efforce de sourire. Quand elle voit passer à sa portée un bel enfant avec des cheveux blonds, elle l’attire a elle, l’embrasse tendrement et pousse un profond soupir qui veut dire : j’aurais été si bonne mère ! — Les trente-cinq ans arrivent : oh ! alors, c’est l’énergie du désespoir, c’est la rage, une fureur. La demoiselle des Tuileries s’accroche à tout ; elle est prête à tout ; elle épousera, si on le veut, avec un égal empressement, un jeune homme de dix-huit ans qui veut s’émanciper, ou un vieillard qui cherche une garde-malade… — À quarante ans, le rôle de la demoiselle des Tuileries est fini ; elle prend le mariage en horreur, elle est vieille fille et restera vieille fille…E. Glorieux.

Demoiselle du Pont-Neuf. Fille ou femme sur le ventre de qui tout le monde passe, a passé, ou passera.

Dénicheur de fauvettes. Libertin, dont l’unique occupation est de faire la chasse aux connins, de dénicher les pucelages pour son propre compte.

Dépenser ses côtelettes. Tirer un coup, parce que le sperme est le résultat de la nourriture absorbée. — Cette expression a été employée pour la première fois dans une nouvelle à la main du Figaro, dont le parquet a ri — sans la poursuivre comme outrage à la morale publique. Une dame avait un amant pauvre, qu’elle invitait souvent à dîner chez elle, afin de lui confectionner