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AUX ESPRITS LIBRES


omme la liberté ne peut être accordée aux gens qui doivent rester esclaves, les livres libres sont pour nous des livres défendus. Jamais il ne s’en montre dans la librairie, et il n’en traîne même jamais aucun dans nos maisons ; aussi celui que nous réimprimons est-il un livre qui doit se dissimuler. Personne, pas même les rois, empereurs, pape, n’est en droit de le lire en public. Il ne doit être consulté que dans le particulier ; le reste du temps, il faut le fourrer dans une poche profonde, ou mieux, dans le fond d’une bibliothèque fermée à clef.

Quand nous sommes entre nous, en petit comité, nous n’avons pas besoin de nous gêner ; aussi arrive-t-il souvent, comme dit Gresset dans son Vert-Vert, que les f, les b voltigent sur notre bec. Quand quelqu’un nous ennuie, nous lui disons : tu m’entrouducutes, va te faire foutre. Quand nous voulons dire qu’un individu témoignait le désir de se comporter avec une femme de la manière la plus satisfaisante pour elle, au