Page:Delvau - Dictionnaire érotique moderne, 2e édition, 1874.djvu/165

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
129
COURIR LE GUILLEDOU

Vous l’auriez empêché de courailler.

H. de Balzac.

Coureur. Libertin, — parce qu’il court après toutes les femmes, comme un chien après toutes les chiennes.

Coureuse. Femme libertine qui court volontiers après les porte-queue, soit parce qu’elle y trouve son plaisir, soit parce qu’elle y trouve son intérêt.

Une fille inconnue, qui fait le métier de coureuse.Molière.

Courir. Baiser en ville et chez soi ; changer volontiers de maîtresses quand on est homme, d’amants lorsqu’on est femme.

Monsieur n’est pas heureux quand il court.H. Monnier.

J’aimerois mieux que tous les laquais de la cour courussent sur le ventre de ma femme, que d’être astreint à ne point faire l’amour.(Les Caquets de l’accouchée.)

Courir la gueuse. Hanter les bordels et les bals publics, où l’on peut faire une femme nouvelle tous les jours.

Mais j’oublierai cette folle amoureuse,
      Tra la la, la la la la la,
Et dès ce soir, je vais courir la gueuse !
      Tiens, voilà Carjat !…

Alexandre Pothey.

Courir le guilledou. Faire le libertin ; rechercher les grisettes, les femmes faciles, pour coucher avec elles. Se dit aussi pour : Faire le métier de gueuse.

J’aurais pu, comme une autre, être vile, être infâme !
Courir le guilledou jusqu’au Coromandel !
Mais jamais je ne fusse entrée en un bordel !

Albert Glatigny.