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COCHONNERIES

Cocarde. Blanche ou rouge… affaire d’opinion. C’est le foutre qu’on lance, ou le sang que l’on fait répandre, au con d’une pucelle.

Heureuse qui mettra la cocarde
Au bonnet de Mimi-Pinson.

Alfred de Musset.

Cochon (Être). Savoir bien besogner de l’outil, que la nature a eu l’obligeance de placer au bas du ventre de l’homme ; baiser fort et longtemps.

Ce n’est pas cela, mon, cher, qui m’amuse :
Sois moins poëte et beaucoup plus cochon.

(Parnasse satyrique.)

Cochon (Être). Se dit aussi des choses obscènes, des discours qui provoquent l’érection, — des cochonneries en un mot.

Antoine, c’est un joli nom,
              Un peu cochon.

Alexandre Pothey.

Cochonne (Être). Connaître une foule de petits secrets pour arriver à faire bander les pines les plus réfractaires et jouir les hommes les plus indifférents.

Cochonneries. Exercices amoureux : gamahuchage, branlage, suçage, postillon, feuille de rose, patte d’araignée, — en un mot, tout ce qu’ignorent les femmes honnêtes et que savent si bien les femmes galantes. — Le libertinage a emprunté beaucoup de termes à la charcuterie (V. langue fourrée, boudin, andouille, saucisse, vessie, etc.), et cela se comprend de reste, χοίρος signifiant à la fois cochon et con.

Cochonneries (Dire des). Avoir un langage de « haulte gresse, » appeler les choses par leur nom, dire pine au lieu de machin ; foutre au lieu d’aimer, enfin raconter des prouesses concubitales.