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BRANDOUILLER

            Lorsque je bande,
            Je me demande
Si j’ai dans le boyau pinal
Tous les sabres de l’arsenal.

(Chanson moderne.)

Adieu ! et jamais plus ne t’advienne entreprendre
De faire le vaillant, toi qui ne saurais tendre.
Adieu ! contente-toi, et ne pouvant dresser,
Que le boyau ridé te serve pour pisser.

Rémy Belleau.

Braguette. Le membre viril, — par corruption de brayette, fente de la culotte par laquelle maître Jean Frappart met le nez à la fenêtre quand il a trop chaud ou qu’il a envie d’éternuer.

De l’image de la braguette
Qui entre, corps, oreille et teste
Au précieux ventre des dames.

(Ancien Théâtre français.)

L’insecte prend le bon moment :
Il mord si dru, qu’à sa braguette
Le Saint-Père porte la main,
Et, sur son auguste roupette,
Du morpion bénit l’hymen.

B. de Maurice.

Braise, Braiser, Abouler de la braise, de l’argent, dans le langage des filles, parce que ce métal brille comme charbon allumé — surtout lorsque c’est de l’or, — et que c’est avec cela qu’on les chauffe.

Brandon et Brandilloires. Le membre viril, et les testicules, qui brandillent si voluptueusement sous une main de femme.

Levant mes jupes, il me fit voir un superbe brandon…, qu’il fit agir avec toute l’impétuosité qu’un long jeûne de mer pouvait lui fournir.(Mémoires de miss Fanny.)

Brandouiller. Branler doucettement quelqu’un où quelqu’une, pour le — ou la — faire bander et l’exciter à jouir.