Page:Delthil - Framès, 1866.djvu/55

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 50 —

Bien long est le martyre, incurable le mal.
Le condamné, tourné vers l’horizon fatal,
Voit les deux sans rayons, les horizons sans phare
Bientôt l’espoir s’éteint, bientôt l’esprit s’effare,
Il marche dans la nuit courbé sous les remords
Et, vivant, porte envie au long repos des morts.
Ces hommes sont nombreux : ils passent dans la foule
Qui loin d’eux et légère et railleuse s’écoule :
Mais nul ne leur tendra de secourables mains,
Et, pareils aux lépreux séparés des humains,
Tristes, ils s’en iront dans leurs décrépitudes
Ensevelir leur mal au fond des solitudes…