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Et jamais du maçon la truelle brutale
Ne racla de ses murs la mousse féodale.
Au loin, l’on aperçoit le miroir transparent
D’un fleuve au sinueux et rapide courant.
De sombres peupliers, bataillons immobiles,
Gardent depuis cent ans ses bords frais et tranquilles,
Exhalant au printemps l’odeur des fenaisons.
Dans un coin du tableau, quelques blanches maisons
Semblent escalader la côte ; un presbytère,
Sous les treillis en fleurs, se cache avec mystère.
Parfois le cri d’appel des robustes meuniers,
Les grelots des mulets, le chant des mariniers
Font retentir l’écho muet de ces rivages,
Et mugir les grands bœufs au fond des pâturages.