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Serrer d’horribles nœuds que je ne puis souffrir !
Quand la vertu succombe, il est beau de mourir.

(Il va pour sortir.)
HÉLIODORE, le retenant.

Demeurez !… En ces lieux attendez Stratonice.
À l’héritier du trône avant qu’elle s’unisse,
Elle veut vous parler ; songez en l’écoutant,
Qu’avec elle à l’autel la reine vous attend.

(Héliodore furieux sort à droite avec les gardes ; Stratonice seule entre par le fond. Nicanor voyant sa fille détourne les yeux, et se contient à peine.)

Scène II.

NICANOR, STRATONICE.
STRATONICE, accourant embrasser son père.

Tous mes vœux sont remplis. Le destin moins sévère,
Après tant de malheures, me rend…

NICANOR.

Après tant de malheures, me rend… Fuis, téméraire !

STRATONICE.

Mon père se dérobe à mes embrassemens ?

NICANOR.

Je ne te connais plus ; tu trahis tes sermens !
Laisse-moi, fille ingrate, épouse criminelle !
Au temple de l’hymen Antiochus t’appelle :
Les autels sont parés. En violant ta foi,
Cours, perfide, insulter aux mânes de ton roi !

STRATONICE.

Aux mânes de mon roi ?… Mon père ! à Stratonice
De vos affreux soupçons épargnez l’injustice.