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HÉLIODORE.

Nicanor, pouvez-vous écouter votre haine,
Quand votre liberté…

NICANOR.

Quand votre liberté… Rends-moi, rends-moi ma chaîne !

HÉLIODORE.

Accusez les Romains du meurtre de mon roi.

NICANOR.

Je n’en puis accuser que Laodice et toi.
Pharasmin, par ton ordre, a frappé la victime.

HÉLIODORE.

Pharasmin ? Respectez ce héros magnanime :
Il n’a point mérité le reproche offensant…

NICANOR.

Parlerais-tu pour lui, s’il était innocent ?

HÉLIODORE.

Je défends d’un guerrier le zèle et le courage.

NICANOR.

Barbare ! tu défends l’instrument de ta rage.
Du pur sang de son maître il a rougi sa main.

HÉLIODORE.

Nicanor ! est-ce à vous d’accuser Pharasmin ?
Connaissez envers lui votre injustice extrême :
Il a brisé vos fers ; il vous plaint ; il vous aime.
Il demande à vous voir. Avant de l’outrager,
Sur tout ce qui vous touche osez l’interroger.

NICANOR.

Qui, moi, d’Héliodore entendre le complice !