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(à Arsace.)llez sur le camp ; (à un officier.)

Vous, veillez sur le camp ; et vous, sur la princesse !
Antiochus, restez ! vous, gardes, qu’on nous laisse !

(Héliodore, Arsace et les gardes, sortent.)

Scène III.

LAODICE, ANTIOCHUS.
LAODICE.

La fière Stratonice a-t-elle appris de vous
Que mon fils aujourd’hui doit être son époux ?
À son nouvel hymen l’avez-vous préparée ?
Sur le sort qui l’attend l’avez-vous éclairée ?

ANTIOCHUS.

Oui, reine !

LAODICE.

Oui, reine ! Après quinze ans d’exil et de douleurs,
Lorsque ma main tarit la source de ses pleurs ;
Lorsque, pour satisfaire aux vœux de mon empire,
Au trône où je m’assieds je permets qu’elle aspire ;
Je ne présume point que son cœur indompté
Puisse opposer encor sa haine à ma bonté.
Stratonice est d’un sang adoré dans l’Asie.
Je sais que pour son fils le roi l’avait choisie.
J’approuve ses projets ; je respecte son choix.
Qu’elle règne avec vous ; j’y consens, je le dois.
L’intérêt de l’état veut que je vous unisse…
Mais je veux que, content d’épouser Stratonice,
De mes vastes desseins unique et cher objet,
Enorgueilli du rang de mon premier sujet,
Vous donniez à mon peuple, en servant ma puissance,
L’exemple du courage et de l’obéissance…